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5 questions à Vincent Marty : Lancement d’un Hub pour le passage de commandes des ebooks

 Interrogations sur le prix unique du livre numérique et le livre homothétique


IDBOOX_ebook_dilicomA propos du prix unique du livre et de la TVA qui reste à trancher, pourriez-vous nous livrer votre analyse ?

V.M. : A l’évidence l’adoption par le Sénat de la proposition de loi sur le prix unique du livre numérique est en soi une très bonne nouvelle qui devrait être concrétisée en début d’année 2011 par un vote dans le même sens à l’Assemblée nationale. Il est clair que le contrat de mandat, qui est proposé par les éditeurs afin à garantir le respect du prix de vente fixé par eux, n’est qu’un palliatif dont la mise en œuvre n’est pas simple et le mécanisme quelque peu contraignant. Un prix unique du livre va certainement apporter une meilleure fluidité dans les rapports entre les acteurs du commerce du livre numérique.
Néanmoins cette loi ne règle pas tout, tant s’en faut, et les difficultés vont sans nul doute surgir dès que viendra le temps de définir par décret le champ d’application de la loi. Le texte en cours d’adoption se verra très vraisemblablement amputé par les députés de sa disposition relative aux ventes faites en France par des opérateurs étrangers, mais la question du type de livre visé par le texte risque d’être le cœur du débat. Il me semble qu’une question un peu prospective devrait être présente à l’esprit de chacun. Quel est l’avenir du livre dit homothétique ? Si le seul intérêt du livre électronique est d’être lisible sur un écran d’ordinateur ou de tablettes de lecture, on répond juste à une question pratique du poids des livres dans un sac de voyage ou dans un cartable . C’est bien, mais est-ce cela qu’on espère ? L’intérêt du livre numérique réside sans doute plus dans la valeur ajoutée que peut apporter sa technologie et donc son avenir se situe plus dans une perspective de livre « augmentée » voir dans une application. C’est d’ailleurs un phénomène notable quand on écoute les éditeurs américains nous présenter leur vision du marché du numérique à court terme. C’est aussi comme cela que raisonnent les éditeurs de livres professionnels et universitaires. Et là se repose alors la question de l’implication du réseau de libraires dans la vente de ce type de produits.
Pour ce qui est de question de la TVA, je suis évidemment favorable à son harmonisation avec celle du livre physique, mais je n’arrive pas me persuader que la France pourra abaisser le taux actuel seule dans son coin sans qu’un accord européen soit trouvé au préalable. Et je ne me risquerai pas dans un pronostic quant à la date…

Quels seraient vos 3 souhaits concernant les ebooks ?

V.M. : L’adoption sans réserve par les éditeurs d’une stratégie commerciale faveur du réseau de la librairie traditionnelle en matière de diffusion des livres numériques. Les  partenariats avec les grandes plateformes ne sont pas synonymes  d’exclusion  des libraires.
– L’abandon des DRM au profit d’une protection dite « sociale », qui marque les e-books d’un filigrane pour en identifier l’acheteur. Les DRM actuellement utilisées peuvent être contournés en quelques instants, même sans connaissances informatiques très poussées et ont comme principale conséquence de complexifier l’utilisation d’un fichier par son utilisateur  et de générer du SAV, synonyme de perte de marge, pour le revendeur.
– Chacune des plateformes numériques des principaux groupes d’édition ayant reconnu l’utilité et la légitimité de DILICOM en matière de transactions des métadonnées et des  liens relatifs aux produits numériques, il me semble qu’une position clairement affirmée par l’Interprofession serait de nature à accélérer la mise en place des solutions tant du côté de la diffusion que de celui des revendeurs. 
 

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