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Culture Acte 2 : « Il faut une offre graduée comme il y a une riposte graduée »

Culture-Acte-2-Pierre-Lescure-Aurelie-Filippetti-02-IDBOOXOn en sait un peu plus aujourd’hui  sur la mission “Culture Acte 2” sur l’exception culturelle confiée par le gouvernement à Pierre Lescure. Aurélie Filippetti, la ministre de la Culture et de la Communication, a tenu une conférence de presse, entourée de P. Lescure et de son équipe. L’innovation culturelle a été définie comme un facteur de croissance et la défense de la chaine de la création est primordiale. Culture Acte 2 étudiera l’évolution nécessaire à l’ère du numérique de l’ensemble des filières culturelles : musique, livre, cinéma, art, jeux vidéo…

L’objectif est de favoriser  « le développement des œuvres et des pratiques numériques, d’assurer l’accès de tous à celles-ci, de soutenir la création et la diversité, de valoriser leurs retombées économiques sur le territoire national et de lutter contre la contrefaçon. », à déclaré Aurélie Filipetti.
Elle a mentionné qu’il faudra  trouver des mécanismes qui évitent la concentration des revenus au bout de la chaine, vers les opérateurs finaux. Amazon, Google et les autres ont été pointés du doigt.

Le téléchargement illégal est toujours une priorité mais il n’est plus en haut de la liste. Pierre Lescure aborde le sujet dans cet ordre. En premier lieu, il faut développer l’offre légale. « Les offres légales doivent être multiples, fraiches et complètes. On discute ensuite de la régulation et éventuellement de la sanction […] Il ne faut pas se tromper dans l’ordre des facteurs. » L’ex patron de Canal+ a notamment insisté sur le prix des contenus proposés afin d’éviter le téléchargement illégal et le développement d’une offre légale : « Il faut une offre graduée comme il y a une riposte graduée» a t’il martelé.

Selon des chiffres donnés par Pierre Lescure, 13% des usagers sont prêts à payer pour du contenu exclusif, 49% ont reconnu avoir déjà piraté et 13% indiquent avoir très souvent téléchargé illégalement.

Dans ces conditions, la question de l’existence de la HADOPI a été posée. Un point sera fait en mars 2013 pour  faire un examen plus poussé sur ses résultats. Une décision sur son évolution sera prise par la suite. Son existence ne semble par remise en question. Il a été clairement dit que la fonction de base de la HADOPI ne peut pas changer et qu’un système de surveillance et de répression est inévitable. Bref si l’HADOPI disparait, elle devrait renaître sous une autre forme et un autre nom. 

Le livre numérique occupe une place importante dans ce chantier. La TVA et le prix unique du livre sont au cœur des préoccupations. Aurélie Filipetti précise que face à l’incompréhension de la Commission Européenne, il est essentiel de trouver des alliés dans d’autres pays européens, notamment auprès des ministres de la culture de plus petits pays mais aussi d’alliés puissants comme l’Allemagne, très active dans la protection du livre.

Pierre Lescure a précisé sur le sujet que les discussions entre les auteurs, les éditeurs et les géants du numérique sont compliquées. Il a même ajouté : « concernant le livre, le dialogue est difficile et presque pernicieux avec les grands acteurs comme Amazon. »

La presse n’a pas été laissée de côté, la Ministre a déclaré que les solutions proposées étaient à l’étude (lire notre article). Il faut, selon elle, « être vigilents sur les référencements [Ndlr : de Google vis-à-vis des sites en ligne] et trouver une modèle économique viable à l’ère du numérique. »

Jusqu’à présent Pierre Lescure et son équipe ont effectué un état des lieux et « une mise à niveau » des connaissances sur les grands sujets. Les auditions avec les acteurs des différents milieux culturels, comme les bibliothèques, les représentants de Free ou Google, ont commencé après la conférence de presse. A partir de janvier 2013, viendront les débats contradictoires « plus serrés », plus techniques pour effectuer des premières ébauches de décisions. Concertation et participation avec tous les acteurs culturels y compris le public sont à l’ordre du jour de la mission Culture Acte 2 mais dans la pratique ont voit que c’est beaucoup plus compliqué qu’il n’y paraît. La Quadrature du Net et l’UFC-Que choisir ont déjà décliné l’offre…

Quant au public il pourra se tenir informé des avancées du dossier sur un site dédié culture-acte2.fr. Un blog est à sa disposition pour poser des questions et réagir.

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