Coup de gueule sur l’autoédition

L’autoédition a permis de faire émerger de nouvelles plumes. D’abord considéré comme un épiphénomène par les esprits les plus critiques, l’autoédition fait aujourd’hui partie à part entière de la chaîne du livre. 

De nombreux témoignages ont clamé le bel état d’esprit au sein de la communauté des auteurs indépendants.

Etre un auteur indépendant au 21ème siècle ce n’est pas juste être un écrivain avide du Top 100.

Etre un Indé est un état d’esprit, une façon de fonctionner personnellement et avec les autres, auteurs et lecteurs.

De notre côté nous suivons le sujet de l’autoédition depuis sept ans, et, force est de constater que les choses ont évoluées.

D’ « amateurisme » on est entré dans la professionnalisation. Est-ce une raison pour que ce joli équipage prenne l’eau ?

Ce bel esprit solidaire entre les auteurs et tous ceux qui travaillent sur le sujet, semble s’étioler depuis un an. Impressions diffuses mais latentes, peut-être…

Pour juguler ce sentiment, nous avions décidé il y a un an de faire témoigner des auteurs indés. Cela a donné naissance à une belle série « L’été des indés ».

L’objectif était d’éveiller les consciences au travers de ces témoignages.

Un an après, Wendall Utroi, auteur indé à succès, tire la sonnette d’alarme.

Sans se lamenter, il dresse un constat et appelle les auteurs à ne pas s’endormir. Sans cette solidarité entre auteurs, l’autoédition devient fade et sans saveur.

Wendall Utroi

Tribune libre de Wendall Utroi

Lorsque j’ai débuté sur Amazon en 2014, ce n’est pas si vieux, et que j’ai rencontré les auteurs précurseurs de ce Nouveau Monde, j’ai tout de suite été séduit par leur accueil.

Pas de rivalité, pas d’intimité, mais au contraire un regard bienveillant sur l’autre. Nous étions dans la même embarcation, nous devions ramer ensemble, et dans la bonne humeur.

Trois ans plus tard, le bateau ne craignant plus les grands fonds, les passagers se sont faits plus nombreux, attirés par l’ivresse de la découverte, les lecteurs ont suivis. C’était magique !

Mais, les coups de rames contre le courant ont fait place aux coups de rame dans la gueule, et c’est bien dommage.

Certains, montés à bord, ont voulu pagayer uniquement pour eux, quitte à faire gémir l’embarcation, craquer le bois. Le gouvernail changeait de cap !

Bref, je déplore que ce bel état d’esprit, encore de mise il n’y a pas si longtemps, ne soit plus. Heureusement, ii continue d’animer les pionniers et quelques amis auteurs.

Pour preuve :
Les dénonciations de compte Facebook avec fermetures, les commentaires assassins parfois d’autres auteurs ou de lecteurs endoctrinés déguisés en super héros, les cercles d’autocongratulation en boucle, les avis dithyrambiques pour les amis et autres groupes d’influence, tout cela ternit l’image de l’autoédition, mais surtout discrédite les auteurs.

J’ai toujours eu en moi cette utopie d’un monde où l’honnêteté prévaudrait sur le reste, je suis conscient de ma faiblesse, et malgré mes 53 ans, je continue d’y croire.

Alors, si vous êtes auteur, lecteur, blogueur ou chroniqueur, gardez votre libre arbitre, faites ce que vous aimez, et faites-le avec le cœur, sans animosité, avec honnêteté et sincérité. Tout le monde y gagnera : les lecteurs comme les auteurs.

Soyez heureux des succès de vos confrères, ils tirent les autres vers le haut, épaulez les plus petits, et écrivez, lisez parce que vous aimez ça.

Visitez notre rubrique dédiée à l’autoédition

Redécouvrez notre série L‘Eté des Indés

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