Le Google Pixel 4 est enfin arrivé à la rédaction pour passer sur notre banc de test. Il embarque son lot de nouveautés mais Google a fait des choix techniques très surprenants.
J’avoue que j’attendais le Pixel 4 avec impatience. Le Pixel 3 m’avait impressionné et j’avais hâte de découvrir ce que Google nous avait concocté de nouveau.
On avait déjà pu voir le smartphone à de nombreuses reprises à travers les innombrables fuites inondant le web mais le tenir entre les mains ce n’est pas la même chose.
Google Pixel 4 – Un design à la papa
Le premier contact est très important. Il a lieu à l’ouverture de la boite. Ici, on est directement aspiré dans un vortex temporel. Google nous offre un retour dans le passé. Le design ne colle pas vraiment à l’ère du temps.
Le Google Pixel 4 dispose d’un bel écran OLED de 5,7 pouces mais contrairement au Pixel 3, Google a choisi de ne pas affubler son smartphone d’une encoche.
Le Pixel 4 hérite en retour d’une énorme bande noire qui vient manger tout le haut de l’écran. Elle mesure 1 cm au garrot. On conçoit qu’elle sert à loger une armée de capteurs dont le fameux Soli mais cela n’excuse pas tout. Elle mange une partie de l’écran qui semble tout petit.
Google n’a pas fait plus d’effort pour le reste du cadre noir qui entoure la dalle. Les bords se font plus discrets sur les côtés mais on approche tout de même 0,5 cm en bas. Ce n’est pas neutre.
De l’autre côté, le Pxiel 4 abandonne la double texture pour un dos entièrement en verre cerclé d’alu brossé. C’est chic mais comme d’habitude cette texture est la meilleure amie des traces de doigts.
A noter qu’en France seul le modèle “simplement noir” (appellation Google) remplira les étalages. Oubliez le orange et le blanc.
Le Pixel 4 surprend par sa petite taille. Il mesure 147 mm de haut et 68,8 mm de large. Je dois vous avouer que pour écrire ce n’est pas facile quand on n’a pas les doigts graciles.
En contrepartie, le Pixel 4 se révèle très maniable d’une seule main ce qui devient assez rare de nos jours.
Un écran OLED bien maîtrisé
L’écran OLED n’en reste pas moins excellent malgré ses bandes noires imposantes. Il offre un niveau de contraste élevé et des couleurs chaudes. Il bénéficie d’un taux de rafraîchissement 90Hz comme le OnePlus 7T.
On apprécie sa fluidité mais le constructeur a jugé bon de brider son application. L’écran passe en 60Hz dès que le niveau de luminosité n’est pas assez élevé.
Google a promis de libérer le 90Hz avec une mise à jour.
On porte également au crédit de cet écran le mode Ambiant EQ qui ajuste dynamiquement la température en fonction du niveau de luminosité ambiant.
Des choix techniques surprenants
Le Pixel 4 cache un Qualcomm Snapdragon 855. Encore une décision étrange de la part de Google. La firme de Mountain View n’a pas retenu le dernier Snapdragon 855+. Vous ne manquerez tout de même pas de puissance. Il n’y a pas très longtemps ce processeur était le plus puissant du marché.
Le processeur fait tourner tous les jeux sans aucun problème. Il est accompagné par 6Go de RAM.
Google n’a en revanche pas été très généreux sur l’espace de stockage. Vous devrez vous contenter de 64Go sans microSD. Le Cloud Google va devenir le meilleur ami du Pixel 4. Oubliez également l’UFS 3.0. Ce sera pour la prochaine fois sur le Pixel 5.
Face Unlock et Motion Sense
La fameuse bande noire en haut de l’écran accueille plusieurs capteurs dont un lecteur facial 3D et le radar miniature Soli. Le premier a fait parler de lui car il est possible de déverrouiller le smartphone quand on a les yeux fermés.
On fait mieux en termes de sécurité mais mis à part cela il fonctionne terriblement bien. Il déverrouille plus vite que son ombre, même dans les pires conditions de luminosité. J’en ai rarement vu un aussi rapide.
L’autre capteur qui a attiré l’attention est le micro radar Soli. Il détecte vos gestes et il est tellement précis qu’il est sensé reconnaître les mouvements de vos doigts. Sur ce point on croira sur parole Google car pour le moment la reconnaissance de gestes s’avère assez limitée.
Le Pixel 4 reconnait quelques mouvements de votre main pour passer d’une musique à l’autre en balayant l’écran ou arrêter une alarme. Ajoutons à ça la démo Pokémon où vous envoyez des cœurs à Pikachu d’un balayage de la main.
C’est le début de Motion Sense mais on aurait aimé avoir plus de fonctions opérationnelles.
On a eu un coup de cœur pour l’enregistreur vocal du Pixel 4 et surtout pour la fonction transcription. Il enregistre et retranscrit automatiquement sur l’écran ce que vous lui dictez sans avoir besoin d’être connecté.
Pour le moment, il ne fonctionne qu’en anglais mais on attend le français avec impatience.
La photo, le sauveur du Pixel 4
Le Pixel 4 passe à deux caméras à l’arrière. Le module regroupe un capteur principal de 12MP avec stabilisation optique et numérique de l’image. La deuxième caméra de 16MP fait office de zoom X2.
Google a préféré cette configuration plutôt qu’un ultra grand-angle. La compagnie doit avoir ses raisons. Il bénéficie de la même double stabilisation OIS et EIS.
Comme son prédécesseur, le Pixel 4 assure côté photo. Il ne déçoit pas de ce côté-là. Il fait des merveilles que le ciel soit clair ou couvert de nuages menaçants.
Couleurs, contraste, netteté, détails, les photos reflètent au pixel près ce que vous voyez.
Le zoom optique X2 se révèle également performant. Le Pixel 4 voit encore plus loin et plus net que son prédécesseur. Cette 4ème itération de la famille Pixel monte jusqu’à un zoom X8.
Le résultat se révèle particulièrement convaincant. Le maching learning tourne ici aussi à fond. Il supprime les détails superflus afin de conserver une netteté optimum de la photo.
On n’est pas loin de la qualité d’une photo avec un zoom macro quand on se place près du sujet. Vous pouvez apprécier le résultat ci-dessous. (photos sans retouche)
Le mode Vision de Nuit se révèle toujours aussi impressionnant. Google maîtrise parfaitement le sujet. Les détails sortent de l’ombre et le niveau de bruit reste limité même avec un niveau de luminosité très faible.
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A noter qu’il existe également un mode Astro adapté aux photos de ciel étoilé. Il demande un temps de pause de 4 minutes et une stabilité absolue.
Des photos simples comme un clic
Google a également réussi à produire une interface d’une simplicité enfantine. Vous pointez et vous appuyez. Le Pixel 4 s’occupe de tout le reste. Il n’y a pas de superflu.
Les paramètres principaux sont accessibles en faisant glisser le doigt vers le bas. Deux petites icônes apparaissent sur l’écran si vous souhaitez régler les niveaux de luminosité et de contraste. Il faut vraiment le vouloir pour rater une photo.
Le mode Portrait et la Vision de nuit sont accessibles en faisant glisser l’écran sur le côté.
Le Mode Portrait reste toujours aussi efficace. Le Pixel 4 restitue des détourages nets et précis avec un effet de profondeur bien prononcé. La magie opère à posteriori. Le niveau de flou se gère après avoir pris la photo.
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Le Pixel 4 supporte l’enregistrement de vidéos en 4K mais il s’arrête à 30fps. Google a décidé de mettre sous le tapis le 4K/60fps. Ce n’est pas un drame en soit mais pourquoi avoir retiré cette option alors qu’elle s’est généralisée sur la plupart des smartphones de la même gamme.
Une batterie à bout de souffle
On termine par ce qui fâche vraiment. Google a fait un choix incompréhensible. Le Pixel 4 est alimenté par une batterie de 2800mAh.
Entre l’écran 90Hz, la détection de gestes et les autres capteurs, il s’épuise rapidement. Le pauvre ne tient pas la journée. On est obligé de passer par la case recharge en fin d’après midi.
Pour espérer atteindre la soirée, il faut désactiver toutes les fonctions qui font tout l’intérêt du Pixel 4.
Dans son malheur la batterie du Pixel 4 se recharge en 1 heure grâce à son chargeur 18W. A noter que le smartphone est également compatible avec la charge sans fil rapide Qi 11W.
C’est le gros point noir du Pixel 4. La jauge d’envie pour le Pixel 4 vient de passer d’un seul coup sous la barre des 60%. Cela occulte tous les autres points positifs du smartphone. Un message à Google, une mise à jour s’impose pour optimiser la gestion de la consommation d’énergie.
Ce qu’on en pense
Le Pixel 4 se révèle très déconcertant. D’un côté, il y a tout le savoir-faire de Google au niveau de la photo, d’Android 10, de la reconnaissance de gestes ou encore la reconnaissance faciale.
De l’autre, il y a une fiche technique qui semble passer au second plan dans l’esprit de Google. C’est encore plus flagrant si on le compare aux autres smartphones dans la même gamme de prix.
On peut lui reprocher par exemple sa capacité de stockage, pas d’USF 3.0, le choix du processeur ou encore sa petite batterie. La note s’alourdit avec un design loin d’être dans l’ère du temps ou des fonctions bridées comme le 90Hz ou l’enregistrement 4k/60fps.
Cela donne un smartphone complètement déséquilibré. Au final, les défauts occultent les points positifs et les innovations embarquées dans le Pixel 4.
C’est vraiment dommage.
Le Google Pixel 4 est disponible en noir à 769€ et le Pixel 4XL est annoncé à 899€.
Google Pixel 4 | |
Ecran | 5,7 pouces AMOLED |
Définition | 2280 x 1080 pixels |
Processeur | Snapdragon 855 |
RAM | 6Go |
Stockage | 64Go |
Extension | Non |
Caméra arrière | 12,2MP (IOS + EIS) + Zoom X2 16MP (IOS + EIS) |
Caméra frontale | 8MP |
Scanner Facial | Oui – 3D |
Batterie | 2800mAh |
Charge rapide | Charge rapide 18W – sans fil Qi 11W |
Son | Haut-parleurs Stéréo Dolby Atmos |
Lecteur empreintes | Non |
Prise Jack | Non |
Connecteur | USB-C |
Android | Android 10 |
Dimensions | 147,1 x 68,8 x 8,2 mm – 162 g |