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Rapport très critique du WWF sur le livre jeunesse

wwf les livres de la jungle

Le WWF France a publié un rapport très critique à l’encontre des éditeurs de livres jeunesse.

Ce rapport intitulé « Les livres de la jungle » a pour objectif d’évaluer les pratiques environnementales de l’édition Jeunesse, secteur particulièrement à risques car plus de la moitié des impressions en volume sont réalisées en Asie.

Un panel de 164 livres a été passé au crible par l’organisation mondiale pour la protection de la nature.

Voici quelques chiffres clés publiés par le WWF

 
-pour plus de 90 % des titres, la qualité du papier et des encres est inconnue

-pour plus de 90 % des titres, l’incitation au recyclage est absente, le sujet étant tabou dans l’édition, même pour les livres dont la durée de vie est faible (cas du segment étudié)

-les imprimeurs sont dans 63 % des titres, soit inconnus soit sans certification (ISO, FSC)

-seuls 43 % des titres satisfont à l’obligation légale d’indiquer le nom de l’imprimeur (en plus du pays d’impression).

-une grande majorité des livres sont composés exclusivement de fibres vierges et aucun d’entre eux n’est composé à 100% de papier/carton recyclé.

Le WWF a enfin analysé les fibres issus de livres ce plusieurs maisons phares : Auzou, Fleurus, Gallimard Jeunesse, Hachette Jeunesse, Milan, Nathan, Pi.kids, Piccolia

La conclusion est la suivante : “Ces analyses montrent que les papiers sont composés presque exclusivement de fibres vierges, la plupart étant issues de plantations industrielles. Or, les plantations industrielles ont généralement été installées dans les trente dernières années en lieu et place de forêts primaires tropicales, après déforestation ou dégradation des tourbières et peuvent représenter des menaces pour l’environnement si elles ne sont pas certifiées FSC (utilisation massive d’intrants, monocultures, perte de biodiversité etc.).

Pour pallier à ces manques, le WWF a publié plusieurs recommandations à consulter dans le rapport complet.

L’organisation donne quelques conseils aux éditeurs et aux imprimeurs comme par exemple l’utilisation d’outils : book chain project, paper profile, check your paper, environmental paper company index, certification FSC…)

Edition jeunesse : Non ce n’est pas la jungle !

Il aura fallu moins de 48 h au Syndicat national de l’Edition pour réagir à ce rapport plutôt ennuyeux à quelques jours de l’ouverture du salon Livre Paris.

Dans un communiqué, le SNE déclare  : Le rapport publié par WWF et intitulé « Les livres de la jungle », prend acte des résultats obtenus par les éditeurs français en matière de production respectueuse de l’environnement. En particulier, contrairement à ce que peut laisser entendre le titre, il reconnaît qu’aucun d’entre eux n’imprime ses ouvrages sur du papier issu de la déforestation tropicale.
Ce rapport est clair : le livre pour la jeunesse ne contribue en aucune manière à abîmer les forêts : « (…) les papiers graphiques analysés par cette étude semblent exempts de liens directs avec la déforestation (…) » (cf.p.84)
Les éditeurs sont dans un axe de progrès. Ainsi, 93% des livres publiés par des éditeurs français sont certifiés FSC, PEFC ou sont imprimés sur des papiers recyclés mais les éditeurs ne le mentionnent pas systématiquement (cf. étude SNE 2017)
Le SNE regrette que WWF ne considère comme certification valable que le label FSC dont ils sont partenaires.
Par ailleurs, le rapport lui-même constate que les imprimeurs chinois choisis par les éditeurs français sont très majoritairement certifiés FSC (71%) cf. page 65. Rappelons que les imprimeurs chinois sont les producteurs principaux de livres pour enfants dans le monde entier.
Pour ce qui concerne le papier recyclé, tous les éditeurs français souhaitent en augmenter les quantités dans leur production mais l’offre en papier recyclé ne répond pas aujourd’hui suffisamment aux besoins des éditeurs en termes de quantités, caractéristiques, formats et prix pour les tirages importants.
Quant à la recommandation de WWF de signaler que les livres sont recyclables et donc jetables dans la « bonne » poubelle, en considérant le livre comme un déchet potentiel, elle va à l’encontre de la valeur affective et symbolique que les auteurs et les lecteurs accordent à l’objet-livre.

 

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