Le 19 janvier Apple créait l’évènement en proposant aux auteurs de publier en autonome leurs ebooks enrichis avec iBooks Author. La réaction de la profession a été mitigée (lire les interviews des professionnels de l’édition) face à cette annonce. Aujourd’hui, nous nous sommes intéressés au retour d’expérience d’un auteur qui publie ses livres numériques au format ePub enrichi de vidéos, de sons, de textes. Il a testé iBooks Author et nous transmet à chaud ses premières impressions.
Marc-André Fournier est auteur indépendant, il a notamment écrit l’excellent livre numérique « Léonard de Vinci, un voyage entre Romagne et Marches » disponible sur l’iBookstore et dans toutes les bonnes librairies numériques.

“A qui s’adresse ce billet ? Aux connaisseurs d’iWeb ou Pages, aux ignorants ;-) ?
Les premiers retrouveront, après avoir obligatoirement migré sur 10.7, les fondamentaux. C’est à dire les “dialogues” entre tous les objets multimédia : vidéos d’iMovie, photos d’iPhoto, musique d’iTunes et textes de Pages. La récupération d’un texte de Word n’est pas satisfaisante si des images sont incluses.
Les seconds devront refouler leur aversion pour les produits de la Pomme, ou attendre un équivalent chez Adobe, ou Microsoft. A quel prix ?
La question se pose d’emblée : quel modèle de bouquin choisir parmi ceux proposés en exemple ?
Avant de se lancer dans un modèle domestique il est sûrement préférable pour l’auteur lambda, dont je fais partie, de s’en remettre  aux concepteurs du produit. On s’adapte, comme avec Epub, si les balises HTML et lignes de codes nous sont étrangères. C’est peut-être frustrant mais au moins on ne verse pas dans la programmation ; un autre métier.
Si l’on est à l’aise avec les notions de chapitre, section, sous-section, préface, dédicace, avant-propos etc,  on doit gagner un peu temps. Pour faire simple, je me suis cantonné aux Chapitres et Textes de section pour la structure de l’ouvrage.
Ensuite mode paysage ou mode portrait. J’ai choisi le second. Personne ne semble l’avoir souligner mais Ibooks génère un volumen et non un codex. La notion de page est abandonnée, on se rapproche encore plus du Web, subsistent les chapitres et sections pour alimenter la table des matières. Je préfère nettement cette approche, permettant de se libérer des contraintes de mise en page ….déconstruite par le lecteur choisissant une autre police et une autre casse.
Je n’ai pas créé un ouvrage ex nihilo, j’ai repris l’existant de Romagne et Marches (sur Pages), avec des  copier/coller et des glisser/déplacer. Pour une centaine de pages j’ai mis deux bons jours, c’est assez rapide, l’expérience de Pages et d’iWeb aide sûrement. Le WYSIWYG est fiable. On le vérifie aisément via l’Aperçu sur l’iPad, un super gain de temps.
Pour un contenu équivalant la version Ibooks est plus lourde que son équivalent Epub. On s’aperçoit aussi que l’iPad 1 est un peu faiblard en termes de performance, mais c’était vrai aussi avec les versions Epub.
Ma seule création est une image dynamique pour la fresque de La Vraie Croix de Pierro della Francesca. C’est un peu laborieux et ça manque de profondeur. Je pensais pouvoir faire mieux, il faudra attendre une version ultérieure. Une image SVG est sûrement plus efficace, mais je ne sais pas faire, alors c’est déjà çà.
Pas testé non plus les objets 3 D produit par des logiciels externes. Je présume que la récupération de code HTML est aussi simple que sur iWeb, si l’on veut par exemple intégrer une vidéo de YouTube.
Alors abandonner Epub pour iBooks. Ce n’est pas une question de produit mais de business. Les mecs de chez Itunes France sont-ils capables d’imposer ce standard au lectorat, au marché ? Si oui, du point de vue de l’auteur/concepteur rien ne s’oppose à l’adoption iBooks, si non, et je suis plutôt enclin à privilégier cette option, Epub et Pages sont un meilleur choix.”

Si vous aussi vous avez testé, nous vous invitons à poster votre commentaire en bas de l’article.

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