L’Association des Éditeurs Belges (ADEB) s’alarme d’un projet du ministre des Finances visant à réformer les taux de TVA.
Si le livre était inclus dans cette révision, il passerait d’un taux de 6 % à 9 %. Cette hausse qui aurait de lourdes répercussions sur l’ensemble de la chaîne du livre.
Le secteur, déjà fragilisé par la crise des prix du papier et de l’énergie, pourrait subir de plein fouet les conséquences de cette augmentation qui, bien que n’étant que de trois points, est loin d’être anodine.
Quelles seraient les conséquences économiques et logistiques ?
L‘ADEB met en garde contre plusieurs effets immédiats sur le marché :
1. Le changement de TVA entraînerait mécaniquement une nouvelle augmentation des prix de vente au public.
2. La hausse renforcerait l’attractivité des sites étrangers de vente en ligne (non soumis à cette TVA belge). Cela se ferait au détriment des librairies indépendantes et des acteurs locaux.
3. Cette hausse de TVA rétablirait une différence de prix avec la France, ruinant les effets du décret qui fixe actuellement un prix identique pour les livres vendus en Fédération Wallonie-Bruxelles (sachant que le marché francophone belge est constitué à 85 % de livres importés de France).
4.Les libraires seraient contraints de réétiqueter manuellement près de 85 % des livres en rayon.. Le coût logistique de cette opération est estimé à au moins 0,25 € par livre (à la charge des libraires et des distributeurs).
Tout ça pour ça ?
Le marché du livre francophone belge représente 258 millions d’euros (hors TVA). L’ADEB souligne que le gain budgétaire pour l’État serait marginal : un supplément de 3 % ne rapporterait que 7,8 millions d’euros, soit en moyenne 0,417 € par titre.
Ce gain est jugé insuffisant pour compenser les lourdes conséquences qui pourraient affaiblir les circuits de vente locaux.
Le Livre, un “Bien Essentiel”
Enfin, l’association rappelle que le livre a été reconnu comme un « bien essentiel » durant la pandémie de Covid-19. Fort de cette qualification, le secteur demande au ministre Van Peteghem de reconsidérer son projet.
Les éditeurs belges plaident pour le maintien du taux actuel de 6 % (comme pour l’énergie) ou, mieux encore, l’octroi d’un taux de 0 %.
Un tel taux permettrait au secteur de bénéficier d’un « ballon d’oxygène » capable de redynamiser l’emploi et d’assurer la vitalité culturelle et économique de l’édition belge.




