La Maison de la culture du Japon à Paris (MCJP) rend un bel hommage à un artiste majeur : Isao Takahata (1935-2018).
Il fut le cofondateur du Studio Ghibli et maître incontesté de l’animation mondiale.
Isao Takahata est reconnu pour ses chefs-d’œuvre empreints d’humanisme et de lyrisme tels que “Le Tombeau des lucioles” (1988), “Heidi” (1974), “Souvenirs goutte à goutte” (1991) et “Le Conte de la princesse Kaguya” (2013). Takahata transforma le dessin animé en un art profond et innovant.
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— IDBOOX (@IDBOOX) October 16, 2025
Amoureux de la littérature française, Le Roi et l’Oiseau de Paul Grimault sur des textes de Jacques Prévert fut pour lui, une révélation. Ce chef-d’œuvre accompagnera toute sa carrière.
Au-delà de Ghibli : 50 ans d’expérimentations
L’exposition « Isao Takahata – Pionnier du dessin animé contemporain, de l’après-guerre au Studio Ghibli » retrace cinquante années d’une carrière passionnante, riche en ruptures et en recherches formelles.
Dès ses débuts à Toei Doga avec son premier long-métrage, “Horus, prince du soleil” (1968), Takahata s’adresse aussi bien aux enfants qu’aux adultes. C’est l’aube d’une nouvelle ère pour l’animation.
Le quotidien comme théâtre des émotions
Les années 70 le voient explorer de nouveaux horizons à la télévision. Malgré les contraintes de production hebdomadaire, des séries cultes comme “Heidi” ou “Anne, la maison aux pignons verts” témoignent de sa sensibilité unique.
Takahata se concentre sur les gestes simples du quotidien, la nature et les émotions, injectant un réalisme sensible qui fera sa marque.
Au sein du Studio Ghibli, créé en 1985, il ancre son œuvre dans la mémoire collective japonaise. Des films comme “Pompoko” et “Le Tombeau des lucioles” abordent l’histoire contemporaine, le rapport à la guerre, et le thème du “satoyama” – ces zones rurales où l’humain et la nature cohabitent en lien fort.
Isao Takahata, quelle audace !
La dernière partie de sa carrière est marquée par une soif de renouvellement visuel. Pour ses ultimes chefs-d’œuvre, Takahata délaisse l’animation traditionnelle sur celluloïd. Il s’inspire des rouleaux peints et adopte un style proche de l’aquarelle grâce aux technologies numériques, comme en témoignent “Mes voisins les Yamada” et le sublime “Conte de la princesse Kaguya”.
À travers une impressionnante sélection d’animés, de carnets, storyboards, celluloïds et dessins originaux, la MCJP invite le public à percer les secrets de l’alchimie créative de ce maître humaniste qui a définitivement fait de l’animation un art majeur.
L’exposition Isao Takahata est à voir jusqu’au 24 janvier 2025. Lire d’autres articles sur le Studio Ghibli.
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