La censure des livres dans les bibliothèques américaines continue de s’intensifier, menaçant la diversité culturelle et la liberté de pensée.
Après l’interdiction du livre de Julianne Moore dans les écoles militaires (voir notre article), un nouveau décret vient élargir encore la liste des ouvrages censurés.
Une directive contre les “concepts conflictuels”
Dans une nouvelle mesure prise sous l’administration du président Donald Trump, le Pentagone ordonne aux établissements d’enseignement militaire de réviser et retirer les ouvrages qui promeuvent ce qu’il considère comme des « concepts de division et une idéologie de genre ».
Cette initiative s’inscrit dans une volonté d’aligner les ressources pédagogiques sur la mission principale du ministère de la Défense. Pour cela, le comité de censure dispose de 20 mots-clefs.
Les établissements concernés (écoles de guerre et académies militaires), devront identifier les ouvrages visés d’ici au 21 mai 2025.
Un comité temporaire, composé de responsables, d’enseignants et de bibliothécaires spécialisés, accompagnera le processus.
Censure des livres – Un processus d’examen sous haute surveillance
L’évaluation des documents devra respecter une “approche neutre”, en adéquation avec les décrets exécutifs 14168 et 13950. Ils visent à défendre une “vision biologique des identités” et à “lutter contre les stéréotypes raciaux et sexuels”.
L’objectif affiché du Secrétaire à la Défense est de promouvoir une culture fondée sur le mérite, récompensant l’initiative et le travail acharné.
Pour mener à bien cette révision, un « Comité temporaire des bibliothèques universitaires » a été mis en place. Il est chargé de guider les institutions dans l’élimination des contenus jugés non conformes aux directives établies.
Une atteinte à la liberté d’expression
L’organisation PEN America s’est rapidement opposée à cette directive. Pour elle, cette mesure s’apparente à une « razzia idéologique ». PENA estime que limiter l’accès aux idées en purgeant des ouvrages pourrait entraver le développement intellectuel des futurs officiers et leur compréhension des enjeux globaux.
D’après le mémo du Pentagone, une liste de 20 mots-clés—dont « diversité, équité et inclusion », « personnes transgenres » et « privilège blanc »—servira de base pour identifier les contenus à examiner. Cette sélection suscite des inquiétudes sur la restriction d’accès à certaines perspectives académiques jugées essentielles.
Cette tendance préoccupante remet en question l’accès à une réflexion critique et pluraliste aux États-Unis. Vous pourrez lire d’autres articles sur le sujet ici.